La peste gagne Dakar et se propage rapidement dans la région. Village lébou dont les habitants rallient régulièrement la ville pour faire du commerce, Yoff est touché et paie un lourd tribut. Sur ses 2.000 habitants, 1.100 sont emportés par la maladie. Pour stopper l’épidémie, le village est reconfiguré. « Constatant que la maladie était contagieuse, les anciens ont créé une zone de quarantaine, située sur l’actuel site d’Ouest-Foire. Ceux qui étaient malades ont été mis à part, et ceux qui habitaient avec eux mis en quarantaine. Seydina Issa Lahi, a fait construire des tentes à la plage, où on cuisinait pour ceux qui sont en quarantaine » raconte l’historien Elikia M’Bokolo dans son livre « Peste et société urbaine à Dakar : l’épidémie de 1914 ». Les habitations étant à l’époque concentrées dans une zone relativement étroite, la délocalisation des quartiers est décidée. « Il y avait à l’époque Tonghor, Ndénatte, Dagoudane, Ndeungagne, Mbenguène, Ngaparou et Layène. Le village n’était pas très peuplé, donc les habitations n’étaient pas très éloignées les unes des autres. Le quartier de Tonghor se situait là où est l’actuel Ndiouffène, Ndeungagne sur l’actuel Guinta, le quartier de Mbenguène se situait entre l’actuelle concession de Baye Issa Mbengue et ‘Way ga’. Au-delà de ‘Way ga’, c’était Ngaparou, puis Layène, sur le site de l’actuelle école Diamalaye II. C’est à la suite de cette décision des dignitaires de l’époque que les quartiers ont été établis là où ils sont actuellement ».